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6 ingrédients nécessaires pour être prête

“Dix vierges [...], ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles ; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases.
Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. Au milieu de la nuit, on cria: “Voici l’époux, allez à sa rencontre !” Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages: “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les sages répondirent : “Non ; il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.” 

Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.” 

Parabole de la Bible 

 

Être prête au moment où l’amour naissant arrivera dans ma vie 

J’aime cette parabole, ce récit. Elle donne à chacune un enseignement précieux, que nous soyons croyantes ou non. Il y a une sagesse profonde dans cette histoire qui décrit ce qui se passe avant la rencontre : c’est de la folie de croire que le moment venu j’aurai le temps de me préparer. 

De nos jours, nous sommes toutes un peu tentées de faire les choses à la dernière minute. Or, si je peux me permettre de le faire quand il s’agit d’écrire un article (!) ou de choisir une robe pour une soirée chic, quand il s’agit de mon histoire d’amour, j’ai besoin de m’y mettre aujourd’hui - si je ne suis pas déjà en mouvement - et de remplir ma lampe avant que “l’époux” arrive. Autrement, je risque de rater à chaque fois les rencontres que je fais. Et comme notre horloge biologique continue de tourner, je risque aussi de rater toutes les chances d’avoir des enfants biologiques, voire de passer aussi l’âge d’adopter... 

Alors comment faire pour être prête et comment savoir si je suis prête ? Voici mes ingrédients pour faire comme les “femmes sages” et cela, dès maintenant. 

 

  1. Être au clair avec mon identité 

Qu’est-ce que je réponds à la question : “Qui suis-je ?” 

À 25 ans, j’ai eu ma première crise par rapport à la vie adulte. Le jour même de mon anniversaire je me suis dit : “ça y est, je ne suis plus adolescente, je suis une femme adulte”, et cela m’a fait très peur. 

Surtout, parce que je ne savais pas du tout ce que cela signifiait, ni ce que je voulais vraiment pour moi, ni qui j’étais. 

Je commençais tout juste à voir qu’il y avait des femmes qui prenaient du recul sur leur vie et moi, je me la coulais douce. Je pensais que ces femmes qui se cherchaient perdaient leur temps à se poser des questions. Petit à petit, j’ai découvert l’intérêt de m’y mettre, moi aussi, pour y voir un peu plus clair. Cela a pris du temps, presque une dizaine d’années, pour trouver les bonnes réponses. 

 

Ce qui a fait la différence, c’est quand j’ai demandé de l’aide

 

J’ai vraiment avancé, en voyant les découvertes identitaires que faisaient d’autres femmes. Cela m’a ouvert l’esprit pour répondre à cette question pour moi- même. J’ai commencé à voir ce que j’avais reçu de ma famille, quelle était ma place, quelle image j’avais de moi et des autres membres de ma famille. J’ai observé comment cela avait influencé mes choix professionnels. J’ai commencé à voir ce qui faisait sens pour moi,
dans ma vie d’adulte. J’ai appris à m’engager, à faire des choix bons pour moi et à comprendre mon propre 

fonctionnement. Certains outils m’ont beaucoup aidée : l’Ennéagramme, l’analyse transactionnelle, les profils décrits par Taibi Kahler, en sont quelques-uns. Et j’ai lu des ouvrages déterminants

 

  1. Qu’est-ce que je veux ? 

C’est pour moi le deuxième pilier dans cette aventure de préparation à vivre une relation à deux durable. 

Célibataire, Mode d’Emploi donne un aperçu de cet enjeu. On voit comment l’actrice principale se découvre et réalise qu’elle rentre trop facilement et trop souvent dans le désir de ses amants. 

Pour moi, j’ai découvert que je n’avais même pas l’autorisation de vouloir quelque chose en dehors du désir de mes parents et de mes sœurs (elles avaient un rôle maternel sur moi). À 25 ans, je ne savais pas ce que je voulais et je ne savais pas distinguer ce qui provenait encore de mon héritage familial et ce qui venait de mes propres désirs. 

 

Ne tombe amoureux que celui [celle] qui est doté de force vitale, d’élan vital, celui [celle] qui veut créer et construire.
Francesco Alberoni, Je t’aime 

 

Si je réussissais et si je donnais de l’importance à quelque chose ce n’était pas parce que j’étais dans un élan vital personnel, mais dans une envie de plaire, de correspondre au désir de ma famille sur moi, à l’image qu’ils avaient de moi. C’est comme ça que j’ai été docteur en Sciences du langage à 30 ans. Mon père et mes sœurs auraient rêvé d’aller aussi loin dans les études, mais mon rêve à moi, je ne savais pas très bien ce que c’était. La fin de mes études a été comme une sorte de délivrance du désir de ma famille sur moi : j’avais réussi pour eux, maintenant je pouvais me donner le droit de réussir pour moi, de sentir dans quelle direction mon cœur vibrait le plus, là où c’était facile pour moi et où j’étais à 100% dans la joie, sans pression extérieure pour réussir. 

 

J’ai avancé à petit pas et j’ai tracé, rien ne m’arrêtait ! 

 

Je suis devenue capable de dire ce que je voulais, ce que j’aimais, ce que je n’aimais pas. 

Toi aussi, tu vas devenir capable de dire qui tu es : si tu aimes courir ou marcher, si tu es avocate par vocation ou parce que ce sont tes parents qui le voulaient pour toi, si tu aimes les œufs au plat ou autrement... 

 

Beignets De Tomates Vertes : voilà le parcours d’une femme qui découvre qui elle est !

Quand j’ai fondé l’association Les Enfants du Beau, ça a été comme une évidence. Je savais ce que j’aimais, je savais pour qui et pourquoi je voulais donner mon énergie, la cause que je voulais embrasser. 

 

Francesco Alberoni, ce spécialiste de l’amour naissant, dit qu’être amoureux est vivre une révolution sociale à deux. Avec mon mari, c’était ça : notre rencontre a coïncidé avec la création de mon association et nous étions unis par notre amour et notre cause. Aujourd’hui, certains de nos rêves attendent encore pour se réaliser, nous avons ajusté nos plans avec l’arrivée de nos deux filles, mais nous n’avons pas changé de direction. L’amour du Beau nous habite toujours. 

 

  1. Anticiper, se projeter, faire comme si... 

Sans l’aide et les expériences de mes amies intimes, je crois que je serais encore incapable d’anticiper la vie de couple qui me convient. Chacun de nous tricote ce qui lui va le mieux, mais le partage des uns et des autres nous enrichit dans cette tâche importante qu’est l’anticipation. 

Je me souviens encore quand j’étais en vacances au bord de la mer, à Deauville, et une amie m'a proposé cet exercice de dire “qui je serai dans 5 ans?. Et j’ai réagi en  pensant : “comment je vais savoir, je ne sais même pas ce qui va se passer demain!” 

Dans mon esprit, la vie était une série d’évènements inconnus, j’étais incapable d’anticiper le moindre élément sur mon avenir, je croyais que les choses arrivaient par hasard et que je n’avais aucun contrôle sur mon futur. J’étais plutôt heureuse de vivre comme ça et le fait de trop essayer de me projeter m’énervait. Un peu comme si je voyais ça comme un truc magique, malsain. 

 

Pourtant, avoir une vision de ce qui me convient est le meilleur moyen de préparer mon avenir. Car si je ne sais pas où je vais, je ne vais nulle part. Pire, je risque de m’embarquer dans le désir d’un autre et de me perdre en route... le syndrome de la victime. 

Même si je ne sais pas si je vais être en couple demain, dès aujourd’hui je prends soin de mes cheveux, de ma peau, de mon haleine... Je peux aussi jeter mes chaussettes trouées et mes culottes à la Bridget Jones pour m’en offrir de plus féminines. Ce conseil vous choque? C’est vrai qu’il y a des femmes solo qui ne sortent avec personne et qui continuent à ne jamais s’épiler ou à ne jamais porter de parfum. 

Le soin que j’ai de moi est quotidien, comme si j’allais avoir un rendez-vous amoureux : comme les femmes sages de la parabole, elles ne savent pas quand l’époux arrive, mais elles se tiennent prêtes ! 

 

  1. Je sors du désir des autres 

C’est un peu la suite logique de savoir ce que je veux : 

distinguer ce que je veux de ce que les autres veulent. Quand je regarde ce que j’ai vécu avec les hommes avec qui j’ai été en relation avant, je finissais par me perdre dans leur désir. Parfois par timidité, parfois par manque de confiance en moi. Je ne savais pas ce que je voulais manger, où je voulais aller, ni ce que je voulais faire pour mes vacances. J’avais cette pensée : “il va peut-être m’inviter, alors le mieux, c’est de ne rien projeter.” 

Mon chéri voulait regarder une émission de télé, alors que chez moi il n’y avait même pas de télé, j’embarquais avec délice dans son programme. Vous pourriez me dire que j’avais tout simplement une grande capacité d’adaptation. Moi avec du recul, je peux dire que c’était de la suradaptation. À force de m’adapter, je ne savais plus vraiment si c’était mon désir ou le sien.
En fait, j’avais plutôt besoin de dire non, j’étais en difficulté pour y arriver et je finissais par perdre mon énergie sans rien dire. Ou je choisissais de sortir quand je voulais rester à la maison ou de rester chez moi quand je voulais sortir... 

 

Dure passivité, dure fusion, confusion. 

Quand j’ai appris à dire non (bonne nouvelle! cela s’apprend à tout âge, si on a raté notre chance à 2 ans), j’ai appris en même temps à sentir quand j’étais dans mon désir et à m’affirmer. Tout le monde peut apprendre à vivre une relation plus respectueuse. Je suis dans beaucoup de gratitude pour tout ce que j’ai appris sur moi et sur la relation à deux! 

 

  1. Sentir l’insatisfaction de ma vie de célibataire 

En rentrant des USA, il y a quelques années, j’ai entendu une conférence qui m’a ouvert les yeux sur cette vérité : 

Nous, les femmes sans conjoint ni enfant,
nous avons besoin de sentir cette insatisfaction d’être célibataire. 

C’est un besoin qui m’a guidée vers la vérité sur moi. J’avais un désir d’enfant réel, mais j’étais très contente de ma petite vie de célib’, j’avais des amis, des activités sympas, des voyages, des nuits sans interruption, un job qui me plaisait... 

Je ne sentais pas beaucoup cette saine colère, cette insatisfaction de vivre seule, j’avais trouvé une sorte de point d’équilibre. Sortir de ma zone de confort pour vivre une relation amoureuse durable me coûtait plus cher que ma petite vie pépère. 

Parfois j’éprouvais du désespoir, je ne croyais pas que c’était possible pour moi d’être avec quelqu’un. Ça, c’était terrible, mais c’est un autre sujet. Je parle ici de ressentir l’insatisfaction, de ressentir qu’il y a quelque chose qui me manque. 

Et toi, est-ce que tu as cette sensation que quelque chose te manque? Est-ce que tu le ressens? ou pas? 

Sentir ce manque, voilà qui me donne l’énergie nécessaire pour dire : “Basta, je vais changer de vie, je vais me mettre en route, donner la priorité à mon choix de vivre en couple, de fonder une famille, un foyer d’amour.” Nous avons chacune cette énergie au fond de nous. Moi, j’ai mis du temps pour la contacter. 

Je suis restée des années dans cette illusion que je pouvais changer sans demander de l’aide et surtout sans changer mes habitudes. Je croyais que je pouvais faire différent en faisant tout pareil ! 

 

  1. La dernière clé, s’appelle MAMAN 

Elle m’aime c’est sûr. Pourtant, j’ai besoin de me séparer d’elle pour m’attacher à mon projet de couple et être prête à m’attacher à mon homme. 

Je pourrais écrire un livre uniquement là-dessus, d’ailleurs ! Vous trouverez plein de pistes dans ce livre incroyable Ma mère mon miroir, de Nancy Friday

Ma mère est décédée il y a plus de 10 ans. Pourtant son désir, ses mots, sa vision du couple m’habitaient toujours. C’était comme si elle habitait mon corps, mon esprit. 

Comme une voix dans ma tête qui répétait sans cesse son désir pour moi, pour ma vie adulte. Ma mère disait en boucle quand j’habitais avec elle : “ne te marie jamais, le mariage est une prison. Ne soyez pas bêtes [moi et mes sœurs], ne faites pas comme moi qui ai raté ma vie en me mariant trop tôt”. Ma mère s’est mariée à 17 ans, elle n’a pas terminé le collège et se sentait très frustrée dans sa vie de femme au foyer. 

Quel message calamiteux, horrible !
Je me suis mariée à 36 ans, seulement après avoir mis de la distance entre moi et les mots si empoisonnés de ma mère. J’avais beau lire sur l’amour conjugal et voir d’autres modèles de couples, j’étais capable de voir uniquement les couples qui marchaient mal et les couples où la femme était effectivement emprisonnée dans la dépendance. 

 

“En vouloir à sa mère n’est qu’une façon négative de s’accrocher à elle, toujours.” Nancy Friday, Ma mère, mon miroir. 

 

Me séparer de ma mère, même si j’étais déjà physiquement loin d’elle depuis l’âge de 23 ans, ça a été le travail le plus difficile que j’ai fait dans mon parcours de guérison pour être prête à vivre heureuse en amour. 

... Sachant, qu’aujourd’hui encore, dans l’éducation de mes filles, je vois l’influence de ses croyances sur moi et sur mes choix. Le plus difficile, c’est de parvenir à ce que je veux : être plus la femme de mon mari et pilier de mon propre clan que la fille de ma mère. 

 

Pour mieux montrer que nous avons bien dépassé le besoin de la mère, nous sommes nombreuses à dire en souriant que nous avons renversé les rôles : dans la relation, c’est la mère, maintenant, qui est “l’enfant”. C’est ignorer le fait que le lien de dépendance est toujours là. Ce n’est pas parce que nous nous posons en protectrice de notre mère que nous en sommes séparées. 

Nancy Friday, Ma mère, mon miroir 

 

Être femme, être adulte est pour moi une affaire de tous les jours, comme le dit si bien le nom de l’association qui m’a beaucoup aidé, l’Affaire d’une vie.